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Ouvrage béton sinistré : Les solutions

Les différentes natures de sinistres

Les sinistres affectant les bâtiments en béton peuvent revêtir diverses formes, impactant leur intégrité structurelle et leur durabilité. Parmi les plus courants, on retrouve :

  • – Les fissurations structurelles : issues de retraits hydrauliques, de surcharges ou de défauts d’exécution ou de conception, elles peuvent compromettre la résistance de l’ouvrage.
  • – Les dégradations dues à la corrosion des armatures : lorsque le béton n’assure plus une protection suffisante contre les agressions.
  • – Les infiltrations d’eau : résultant de défauts d’étanchéité, elles peuvent causer des désordres majeurs comme la détérioration du béton et l’affaiblissement de la structure.
  • – Les mouvements de sol : provoquant des tassements différentiels et des déformations non prévues.
  • – Les dégradations liées aux incendies ou aux chocs : altérant les propriétés physiques du matériau.
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Dans chacun de ces cas, la responsabilité des assureurs est engagée selon le Code des assurances, en particulier via la garantie décennale, l’assurance dommages-ouvrage ou encore la TRC.

Vérinage sur un batiment sinistré

Évaluation des dommages : étapes clés du diagnostic

Avant d’engager toute intervention, un diagnostic précis est indispensable. Cette évaluation repose sur plusieurs phases :

  1.  Analyse préliminaire du sinistre : Examen des rapports d’expertise et des données contractuelles (assurances, garantie décennale, réception des travaux).
  2.  Investigations in situ : Relevé des désordres visibles, mesures destructives et non destructives (scléromètre, auscultation radar, thermographie, carottages, prélèvements).
  3.  Identification des causes : Corrélation entre l’origine des dégradations et les conditions d’exposition (chargements, agressions chimiques, hygrométrie).
  4.  Modélisation et calculs : Simulation des contraintes structurelles et vérification de la capacité portante résiduelle.
  5.  Rapport d’expertise et recommandations : Synthèse des observations et préconisations techniques pour la réhabilitation.


L’intervention des experts en génie civil est cruciale à ce stade pour garantir une prise en charge optimale par la compagnie d’assurance.

Diagnostic d'une structure sinistrée

Plan de réhabilitation : choix des techniques de réparation

En fonction du diagnostic, plusieurs solutions techniques peuvent être envisagées :

  • Réparation des fissures : Injections de résine ou de coulis cimentaire selon la largeur et la profondeur des fissurations.
  • – Traitement de la corrosion des armatures : Passivation des aciers, application d’inhibiteurs de corrosion, protection cathodique ou courant imposé
  • Renforcement structurel : Pose de plats en fibre de carbone passifs ou actifs, béton projeté, précontrainte additionnelle ou profilés métalliques, vérinage (levage assisté par ordinateur (LAO))
  • Rétablissement de l’étanchéité : Systèmes de cuvelage intérieur, résines hydrofuges, membranes d’étanchéité.
  • Correction des déformations : Techniques de stabilisation du sol par injection de résine expansive ou micropieux.

Ces solutions sont couvertes par l’assurance en fonction des contrats souscrits. Les maîtres d’ouvrages doivent s’assurer que l’ensemble des interventions respectent les normes en vigueur et les garanties contractuelles.

Vérinage d'une structure béton

Mise en œuvre de la réhabilitation de l’ouvrage béton

La phase d’exécution implique une coordination précise entre les différents acteurs : entreprises de travaux spéciaux, maîtres d’œuvre, assureurs et bureaux de contrôle. Les étapes essentielles incluent :

  1. Planification des travaux : Validation des solutions techniques et obtention des autorisations nécessaires.
  2. Mise en sécurité du site : Protection des zones sensibles, stabilisation provisoire si nécessaire.
  3. Exécution des réparations : Application des procédés préconisés (injection, cuvelage, renforcement).
  4. Contrôle de conformité : Essais et mesures post-intervention pour validation des performances.
  5. Garantie et suivi post-travaux : Surveillance et activation des garanties contractuelles.
Post-contrainte sur un batiment sinistré

L’ensemble du processus doit être réalisé dans le cadre des normes techniques et assurantielles pour assurer la durabilité des réparations et la conformité aux exigences des contrats d’assurance.